J’écoute papa, j’argumente maman !

J’écoute papa, j’argumente maman !

J’écoute papa, j’argumente maman !

Un constat dans beaucoup de familles

[1]…  Vous vous demandez pourquoi ?  Question de tempérament, d’attitude… mais aussi de biologie!  Pas de panique, tout s’apprend : vous connaissez certainement des femmes qui sont d’excellents leaders !

L’attitude de chef de meute

Imaginez que votre patron vous demande de faire une tâche qui ne vous plait pas et pour laquelle vous n’avez pas beaucoup d’expérience.  Son ton de voix est hésitant, sa posture démontre qu’il se sent mal de vous le demander et il quitte sans s’assurer que vous avez bien compris ni fixer de délais.  Gageons que vous trouverez mille et une choses à faire bien plus importantes que la tâche demandée ! 

Imaginez à l’inverse qu’il vous fait la même demande en adoptant une posture assurée, les épaules relevées, et  les pieds solidement ancrés.  Il vous regarde dans les yeux et s’adresse à vous  d’une voix calme et enthousiaste, puis vérifie que vous avez bien compris ce que vous attendez de lui et détermine avec vous un délai pour remettre le travail.

Très différent n’est-ce pas ?  Vous savez que c’est une demande non négociable.   Et même que s’il est un excellent leader qui sait reconnaître les efforts de ses employés, son attitude vous donnera envie de le faire pour contribuer au bon roulement des activités qu’il gère !

La culpabilité qui entraîne le manque de cohérence

C’est presqu’automatique: avec le test de grossesse, apparaît la culpabilité !  On veut tellement le meilleur pour nos enfants !   On veut avoir du plaisir avec eux, pas les chicaner !  Alors les règles s’assouplissent dès qu’on passe moins de temps avec eux ou qu’on est fatiguées.  Mais justement, comme les limites sont floues et varient d’un jour à l’autre, l’enfant doit les tester chaque fois pour savoir ce qui est permis ou non, ici et maintenant.  Alors qu’avec un cadre clair, ils sauront à quoi s’en tenir et vous aurez ainsi plus de temps de qualité !

La grosse voix 

C’est bien connu, papa sort sa grosse voix et tout-à-coup, les enfants coopèrent.  C’est ici que la biologie entre en jeu : la voix grave, incite les enfants à collaborer, alors que la voix aigüe excite le système nerveux, ce qui augmente l’agitation ! Alors mesdames, puisqu’il est impossible d’acheter une grosse voix de baryton au dépanneur du coin,  lorsque vous voulez que vos enfants écoutent, utilisez simplement un ton de voix plus grave et ralentissez le débit.  Je sais, c’est difficile. Particulièrement quand on s’énerve et qu’on perd patience,  justement ! Mais je vous assure que le résultat vaut tous les efforts que vous investirez !

Le fameux : « Hey! »

En un mot, c’est clair : la limite est atteinte !  Une action suivra si l’enfant n’obéit pas…  Quand c’est maman, viennent les explications et les tentatives de convaincre l’enfant qu’il devrait faire ce qu’on lui demande.  Une belle porte ouverte pour argumenter, étirer le temps, et parfois même gagner en tenant le coup assez longtemps.  Alors  pour que vos consignes soient claires, utilisez peu de mots : les phrases trop longues et les explications deviennent comme un bruit de fond dont l’enfant se protège en faisant la sourde oreille.   Ce qui a le don d’user la patience… et de nous faire glisser dans la tentation d’expliquer encore plus !

Mais attention : ce n’est pas parce que ça marche que c’est bon !!!

En effet, une attitude trop autoritaire, sans aucune négociation possible, sans communication ni écoute, aura des effets négatifs à long terme : anxiété chez l’enfant, perte d’estime, relation distante avec le parent, soumission ou au contraire, rébellion…  Pensez à l’adolescence : vous souhaitez qu’il ne soit pas trop rebelle envers vous, mais qu’il ne soit pas non plus soumis devant les leaders négatifs !!!

Établissez plutôt un cadre clair où il pourra apprendre à se responsabiliser, à assumer les conséquences de ses choix et à prendre des décisions qui respecteront ses valeurs.  Un bon entraîneur donne droit à l’erreur et valorise les bons coups.

Soyez pour vos enfants, le leader que vous auriez envie de suivre !


[1] Mais ne soyons pas sexistes : c’est souvent vrai… mais c’est aussi parfois l’inverse !